La visite du pape a remis une photo sous les feux de la rampe et le livre de photos Le Japon dans une malle incluant cette photo, se vend bien.

Les 57 photographies de ce livre ont été prises par J. O'Donnell avec son appareil photo privé non officiel sur la dévastation d'Hiroshima et de Nagasaki. Voici un témoignage de la vérité, scellé dans une malle qui a gardé de vifs souvenirs de la guerre et qui n'a été rendu public que 50 ans après la guerre!

En rencontrant des survivants qui luttent pour vivre avec la douleur qu'ils endurent et en tournant mon objectif vers les décombres des villes bombardées, j'ai senti que l'image du peuple japonais, que j'avais jusqu'alors considéré comme l'ennemi, commençait à s'effriter. Lorsque j'ai quitté le Japon, le cauchemar du Japon d'après-guerre était gravé dans les négatifs et dans mon esprit. J'ai tressailli sous le coup de l'intensité et j'ai décidé de tout oublier en rentrant chez moi. Les négatifs de mon appareil photo privé ont été stockés dans la malle, avec le couvercle fermé et verrouillé, pour ne plus jamais le réouvrir.

Cependant, de nombreuses images douloureuses gravées dans son esprit n'ont pas disparu malgré ses efforts de les contrecarrer. Après avoir travaillé comme photographe de la Maison Blanche pendant 20 ans après la guerre, je suis tombé malade et j'ai pris ma retraite. J'ai passé des années à entrer et à sortir de l'hôpital, luttant contre de fortes douleurs. Bien plus tard, il a été diagnostiqué que les symptômes étaient dus à l'exposition aux radiations lors des promenades dans Hiroshima et Nagasaki avec mon appareil photo à la main. D'innombrables opérations et traitements ont soulagé mon corps, mais les images qui étaient gravées dans ma conscience ne se sont pas effacées, au contraire, elles sont devenues plus vives et m'ont tourmenté. 

« Finalement, j'ai décidé d'arrêter de fuir et d'être honnête à mes sentiments. J'ai alors déverrouillé la malle. Nous ne devons pas oublier les faits relatés dans ce livre afin d'éviter de répéter les tragédies du passé. Nous n'aurons d'avenir que si seulement, nous parvenons à maintenir la paix. »

(Extrait de la Postface: une demande de paix)